LE MÉTIER DE BOTTIER, C’EST QUOI ?

Le métier de Bottier consiste à réaliser à la main un article chaussant à partir d’une prise de mesures des pieds d’une personne.

Le Bottier est un artisan cumulant plusieurs compétences présentes dans les métiers de la chaussure, lui permettant de réaliser d’après une prise de mesures l’ensemble des opérations de conception d’une chaussure faite à la main.

L’APPELLATION « BOTTIER »

L’appellation « Bottier » ou parfois « Maitre-Bottier » peut aussi rassembler plusieurs métiers qui permettent la réalisation d’une paire de chaussures, bottines ou bottes sur-mesure. L’utilisation du terme Bottier ne devrait être utilisé que par des artisans réalisant des souliers sur-mesure sur commande et à la main.

Le terme « Maitre-Bottier » prend ses racines dans la culture militaire. Il est de plus en plus utilisé par les grandes Maisons pour dénommer l’artisan en charge de la clientèle qui doit avoir une connaissance globale du métier.

© Letter To Menphis
SPÉCIALITÉS :

LES FAMILLES

Dans le monde de la Botterie, nous pouvons observer quatre grandes  familles.

La Botterie traditionnelle Homme ou Femme :

Consiste à réaliser entièrement à la main et dans les règles de l’art bottier des chaussures sur mesure selon les choix et critères du client ou de la cliente.

La Botterie de Spectacle :

Consiste à réaliser à la main des chaussures sur-mesure pour le monde des Arts et du spectacle (cabarets, spectacles, opéras, cinémas, théâtres, etc…), parfois en petite série, et qui respectent des qualités techniques et esthétiques dictées par les besoins de la scène et des artistes. Ces réalisations sont en majorité destinées à usages professionnels.

La Botterie Orthopédique :

Consiste à réaliser des chaussures orthopédiques à visées thérapeutiques adaptées à la pathologie du patient. Ce savoir-faire issu de la botterie traditionnelle mais dont les opérations sont le plus souvent simplifiées requièrent des connaissances anatomiques poussées. Un agrément décerné par l’état validé suite à l’obtention du BTS Podo-orthésie est nécessaire pour pratiquer en tant que Bottier-orthopédiste.

La Botterie d’équitation :

Directement issue de la tradition militaire, la Botterie d’équitation a suivi l’évolution des sports équestres et les besoins liés aux différentes pratiques de l’équitation (dressage, CSO, cross, polo, Horseball etc…).

LA BOTTERIE :

Les métiers

Le métier de Bottier comporte en son sein plusieurs métiers avec diverses spécialités.

© Letter To Menphis
Le Formier – parfois appelé Bottier au sens large lorsqu’il est en lien direct avec son client – doit, à partir des mesures des deux pieds, fabriquer ce que l’on appelle une forme.

Initialement sculptée dans une buche de bois de Charme, celle-ci est la base de la conception d’une chaussure. C’est sur ce moule que sera dessiné le patronage, puis galbé le cuir et enfin tous les matériaux nécessaires à la fabrication des souliers.

Le travail du Formier est clef car il doit trouver le meilleur rapport entre l’esthétisme et le confort recherché par le client en tenant compte des contraintes que son pied lui impose.

Le travail du Bottier découle directement du chaussant et de l’esthétisme de la forme, cette première réalisation est essentielle dans la réussite du projet.

Le patronage est l’art qui consiste à établir en mesures et en proportions les différentes parties de la tige, il est avec la forme la partie visuelle de la paire de souliers.

C’est à partir de la forme que le Patronnier dessinera le type de modèle voulu par le client. A chaque réalisation, un patronage nouveau sera créé car chaque forme est différente d’une autre.

Il existe plusieurs techniques de patronage, en fonction du type de Botterie pratiquée.

Une fois le patronage réalisé, la peau est choisie et dans celle-ci une levée de cuir est pratiquée en prélevant les parties les plus nobles.

Puis la coupe précise – et le plus souvent en Botterie à main levée – sera réalisée en fonction des dimensions exactes des patrons de la tige.

A l’issue de la levée puis de la coupe, le Piqueur-apprêteur interviendra sur chaque pièce de cuir ou de tissu qui composera le dessus de la chaussure : la tige.

Chaque pièce sera parée, grattée, teinte, renforcée, etc… Puis elles seront liées les unes aux autres par des coutures à la main ou bien par des piqûres à la machine.

Cette étape essentielle sera la garante de la durée de vie ainsi que du confort de l’article chaussant réalisé. L’une des gageures de cette étape est que la finesse d’exécution ne doit avoir d’égale que la solidité de la tige produite.

C’est de la confection de la tige que dépend en partie l’esthétisme et la grâce de la chaussure.

Le travail du Monteur ou historiquement, Ouvrier de pied, consiste à fixer avec des clous, la tige sur la forme, en lui donnant le moule exact de celle-ci, afin d’en faire l’assemblage au semelage. De nombreuses techniques permettent cet assemblage.

On peut distinguer deux spécialités qui correspondent aux genres féminins et masculins.

Le Monteur pourra, en fonction de sa formation et des demandes du client ou de la cliente, être appelé à maitriser tous ou une partie des types de montage liés à la fabrication des souliers à la main :

  • Le cousu trépointe traditionnelle
  • Le cousu norvégien
  • Le cousu dedans-dehors
  • Le montage soudé
  • Le chevillé-bois, etc…

Considération essentielle : le montage et le niveau de l’ouvrier Bottier ont une importance capitale dans la confection, la réparabilité et l’esthétisme de la chaussure finie.

En Botterie traditionnelle, les chaussures sont la plupart du temps livrées garnies d’embauchoirs. L’Embauchoiriste débute son travail par la réalisation d’une copie de la forme fournie par le Formier.

Il utilise des machines spéciales pour copier mécaniquement les formes taillées à la main. Puis il réalise minutieusement les ajustements de sa paire d’embauchoirs au soulier ou botte qu’il doit garnir.

Cette dernière est ensuite articulée ou bien composée de 3 à 4 pièces s’emboitant les unes aux autres, afin de permettre une entrée & sortie facile dans le soulier.

Si de nombreuses essences de bois peuvent être utilisées, la plupart du temps le bois de Hêtre est choisi, pour ses qualités de stabilité dans le temps ainsi que pour sa propension à absorber l’humidité.

Cette pièce de bois articulée permet de donner un cachet impeccable au soulier tout au long de sa vie en le retendant après chaque usage permettant ainsi d’augmenter la durée de vie de l’article (un vieillissement retardé) par un séchage sur sa forme initiale.

L’embauchoir est la pièce qui permettra à l’article chaussant de durer, c’est aussi la pièce qui lui survivra.

Traditionnellement, les Bottiers appellent cette partie importante de la finition du soulier : le bichonnage. Les opérations de bichonnage et de finitions ont lieu après avoir déformé la paire.

Après toutes les heures de travail passées sur les souliers, il faut mettre en valeur le produit fini.

Le Bichonneur va s’appliquer à nourrir le cuir à l’aide de crèmes avant de le protéger avec les cirages, huiles ou graisses selon sa qualité.

Aussi, il est possible d’apporter des pigments pour donner au cuir des variations de couleurs ou plus de profondeur. C’est alors ce que l’on appelle la patine.

Enfin, en fonction de l’usage dévolu à la paire fabriquée, il pourra glacer le cuir ou bien juste lui donner un aspect satiné, voire mat. C’est le Bichonneur qui donnera ainsi la touche finale à la réalisation, ici encore, chaque détail comptera afin de rendre la paire aussi belle que voulu.